Par Jean-François CLAUDON (75)
Le « candidat du peuple » se foutrait-il du… peuple ? Ses dernières sorties à Villepinte font porter le chapeau à l’Europe qui ne protège pas les honnêtes citoyens contre l’invasion mahométane, cette Europe qui ne fait rien contre les délocalisations…. NS (comprenez « Nouveau Supermenteur ») flatte les bas instincts de la populace beauf’ de droite en se gardant bien de préciser que l’Europe des banquiers, l’Europe cléricale et décentralisatrice, celle du moins-disant social, il est à fond pour ! N’a-t-il pas voté des deux bras le Traité Constitutionnel Européen rejeté par une énorme majorité des salariés de ce pays, le 29 mai 2005, puis fait passer à la hussarde le Traité de Lisbonne, le 4 février 2008, en s’asseyant sur la volonté clairement exprimée du peuple français ? En réalité, NS fustige l’Europe technocratique et impuissante pour mieux sauver son Europe à lui, celle du capital. Sarko a décidément des propos bien trop opposés aux aspirations populaires les plus profondes pour réussir à passer pour le fameux homme du « peuple » qu’il fait mine d’être devenu par la grâce bonapartiste de l’élection au suffrage universel du président de la république.
D’ailleurs, s’il était vraiment le « candidat du peuple » et non celui du Fouquet’s, des patrons du CAC 40 et des grands actionnaires, Sarko saurait que les salariés français ressentent une sympathie presque instinctive pour leurs frères hellènes saignés par la finance depuis tant et tant de mois. « Nous sommes tous Grecs » est un slogan que l’on entend partout dès que l’on commence à parler politique dans la rue, au café, à la fac, au boulot… Or, que fait Nouveau Supermenteur, si ce n’est frapper le peuple grec dans sa chair pour sauver les banques et leurs profits ? En affirmant le 6 février dernier, aux côtés de sa maîtresse que « les Grecs ont pris des engagements [qu’]ils doivent […] respecter scrupuleusement », le laquais Sarko n’a pas fait autre chose que de cracher au visage de tout un peuple trahi et sali par ses prétendus « élites » qui n’ont rien à redire à Merkozy et à la troïka UE-BCE-FMI. Afficher un tel mépris pour les salariés grecs révèlerait, s’il en était encore besoin, l’inhumanité foncière de ce « candidat du peuple » prêt à détruire des millions de vies et à affamer des nations entières plutôt que de voir remise en cause la loi d’airain de l’auto-accumulation du capital à la préservation de laquelle il a voué sa vie.
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