De la nécessité de débattre contre le Front National

anti fnMême si les instituts de sondages et les éditorialistes politiques tentent de nous expliquer que Marine le Pen et sa cohorte de xénophobes ne seront pas présents au second tour, il convient tout de même, le verbe est faible, de s’insurger face aux millions de voix qu’elle risque de faire le 22 avril. Même entre 15 à 20 %, c’est toujours 4 à 6 millions d’électeurs potentiels. Pas 4 à 6 millions de fachos, de xénophobes ou d’homophobes. Non ! Une bonne moitié c’est sûr, mais une grosse minorité d’entre eux ne sont pas des électeurs systématiques du Front à chaque élection. De là, à valider la fumeuse théorie des millions d’anciens électeurs communistes à qui on a brulé la voiture…  Il faut parler de son programme, le démonter, l’attaquer frontalement.  Ce ne sont pas les jeunes pop’ qui vont démontrer que la proposition frontiste des 200de plus pour les salariés ce n’est que de l’esbroufe. Ce n’est pas l’UMP qui va s’offusquer face à la remise en cause du PACS. Ce ne sont pas les bayrouistes en culottes courtes qui vont s’opposer à la retraite à la carte. Et les groupies de Dupont-Aignan (s’ils existent…) applaudiront des mains et des pieds pour faire sortir la France de la zone euro. Le premier combat de la gauche c’est l’antifascisme. Ce sont ces trois flèches barrant les croix nazies sur les murs donnant naissance au logo de la SFIO dans les années 30. Du Chili sous la dictature de Pinochet à l’Italie de Mussolini en passant par l’Espagne franquiste, le peuple de gauche a toujours résisté et affronté l’ennemi droit dans les yeux.  Bref, l’antifascisme est inscrit dans le code génétique des socialistes. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon apparait bien seul dans son bras de fer avec Marine le Pen. Cette dernière demeure en embuscade, toujours prête à profiter des erreurs de campagne de Sarko afin de se frayer une place au second tour. Pour autant son programme politique, malgré les maquillages de modernité, conserve ses propositions xénophobes et nationalistes. Son positionnement est aussi traditionnel que celui de son vieux père. La « priorité nationale » (comprenez la préférence nationale) pour l’emploi et le logement, les expulsions du « sol national », le retour de la peine de mort, la suppression de l’IVG de confort, l’augmentation du budget de la Défense, l’apprentissage à 14 ans, la suppression des syndicats, de l’ISF et la remise en cause des 35 heures. La liste est longue et non exhaustive. Tout ceci est dans le programme du FN. C’est pourquoi, nous demandons à ce que François Hollande attaque Marine Le Pen sur son programme qui divise les salariés entre eux. Là aussi, l’unité de toute la gauche est l’arme absolue pour parvenir à tuer toute velléité des nationalistes à perruque blonde !

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